Un véritable donjon naturel
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le maquis du Vercors en 1944

Certes, le Vercors est, selon l'expression de Pierre Dalloz, l'homme qui a imaginé le rôle stratégique que pourrait jouer ce massif, un « formidable donjon naturel », une « sorte d'île en terre ferme », protégée de tous côtés par « une muraille de Chine ». Cette « muraille » a un périmètre de plus de cent vingt kilomètres. Les entrées en sont peu nombreuses, toutes taillées en plein roc.
Les gorges de la Bourne et les Grands Goulets en sont les passages les plus connus. Ailleurs, les routes d'accès s'accrochent à des parois vertigineuses, comme à Combe-Laval, ou se hissent, par d'innombrables lacets, jusqu'à des cols faciles à boucler, comme celui de Rousset. Enfin, sur une grande partie du « chemin de ronde », on ne peut prendre pied qu'en empruntant des sentiers muletiers, voire en escaladant des parois verticales.
Mais cette citadelle bâtie par la nature présente un grave défaut. La porte d'entrée ne peut pas être fermée. Et c'est une porte cochère : la trouée de Saint-Nizier, au-dessus de Grenoble.
C'est là que les Allemands ont attaqué une première fois, le 13 juin au matin. Sur le moment, tout le monde a cru que c'était la grande offensive: en réalité, il s'agissait simplement d'une reconnaissance en force. où l'ennemi n'a pas engagé plus d'un bataillon.
Que cherchait-il exactement? Sans doute à tâter les défenses du maquis, à juger de l'armement des résistants, du mordant de la troupe, de l'état d'entraînement des recrues.
Car al s'est passé, au lendemain du débarquement de Normandie:, un événement qui a préoccupé le commandement allemand à Grenoble : une véritable mobilisation a brusquement gonflé les effectifs du maquis du Vercors. Un ordre lancé de Londres, par radio, dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 a précipité vers le plateau toute une jeunesse ardente, inexpérimentée et presque totalement démunie d'armes de guerre.

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Maquis dans le vercors